VITAMINE D

Quels sont ses rôles?

1. Elle régule le précieux équilibre calcium-phosphore dans le sang avec l'aide d'une hormone appelée PTH. S'il manque du calcium, hop, elles réduisent la fuite urinaire calcique par les reins et elle augmente l'absorption du calcium et du phosphore par l'intestin grêle. S'il n'y a pas assez de vitamine D ou assez d'apport de calcium et que le taux de calcium dans le sang baisse, la PTH ira recruter le calcium se trouvant dans les os, les rendant très fragiles.

2. Elle aide à la formation et la solidité des os, les dents et les cartilages

Elle aide à la fabrication de deux protéines qui, avec l'aide de la vitamine K,  qui transportent le calcium jusque dans les os, dents et cartilages et veillent également au développement d’une solide construction osseuse.

3. Elle est impliquée dans le développement et la spécialisation de chaque cellule. La vitamine D est un modulateur génétique:

• •  En se fixant sur les récepteurs à vitamine D,  elle influence la manière dont le patrimoine génétique de ces cellules est sélectionné sans le modifier directement, régule également la synthèse de nombreuses protéines, enzymes et transmetteurs, qui régulent et influencent ensuite à leur tour différents processus physiologiques. Elle régule directement plus de 2000 gênes et exerce ainsi une profonde influence sur les fonctions cellulaires, les organes et l’intégralité de notre système en général.  
  • La vitamine D exerce également une influence sur la dite “épigénétique”. Celle-ci veille à ce que certains gênes puissent être allumés ou éteints de manière durable. 

4. La vitamine D agit directement sur les fonctions et le développement global des cellules nerveuses, des neurones et du cerveau. 

1. 1. La vitamine D régule le cycle cellulaire des cellules nerveuses
   2. La vitamine D influence la synthèse des neurotransmetteurs
   3. La vitamine D régule la formation d’antioxydants fondamentaux et influence la détoxification du cerveau
   4. La vitamine D régule les signaux de calcium intracellulaire
   5. La vitamine D régule les neurotrophines et les facteurs neurotrophiques
   6. La vitamine D régule la différenciation et le développement structurel des neurones.

Au cours d’expérimentations animales, il a pu être établi qu’une carence en vitamine D diagnostiquée chez la mère entraîne de graves modifications du cerveau chez l’embryon. Des études de corrélation ont pu mettre en évidence l’existence d’une connexion bien distincte entre une carence précoce en vitamine D et la présence de troubles mentaux, comme par exemple une Schizophrénie sévère.

Chez les personnes âgées, le taux de vitamine D est également à mettre en corrélation avec les capacités cognitives, comme la mémoire et la capacité de concentration. Une carence en vitamine D est considérée comme facteur à risque de démence. 

5. La vitamine D et prévention du cancer

Toutes les découvertes citées plus haut concernant le rôle de la vitamine D dans la régulation de la division cellulaire, de la croissance cellulaire, de la mort cellulaire et du cycle cellulaire des cellules nerveuses ont mené à des recherches intensives en cas de cancer. Diverses études de prévention ont apporté de bons résultats, lorsque le dosage était supérieur à 1000 IU par jour.  Le risque de contracter un cancer est significativement réduit en présence d’un taux sanguin dépassant 35ng/ml, et ce risque se trouve au plus bas dès l’atteinte d’un taux de 40ng/ml. Des études sont en cours en cas de cancer avéré.

6. Elle joue un rôle dans le maintien et la régénération des muscles.

7. La vitamine D pourrait jouer un rôle majeur dans l’équilibre cardiovasculaire sans que l'on puisse aujourd'hui dire si la carence est la cause ou la conséquence des maladies cardio-vasculaires et aurait une action protectrice face à des troubles métaboliques tels que certaines formes de diabète.

1. 1. La vitamine D est impliquée dans la régulation de la pression sanguine 
   2. La vitamine D agit contre les inflammations chroniques 
   3. La vitamine D protège directement les vaisseaux et le coeur 
   4. La vitamine D prévient de nombreux facteurs à risque 

8. Elle a un rôle de modulateur immunitaire en produisant certaines cellules immunitaires et anticorps et en régulant toute réaction inflammatoire dirigée contre soi-même. Elle agit efficacement dans la prévention et traitement des infections bactériennes et virales. Elle est aujourd’hui avant tout supposée être un facteur de prévention essentiel des maladies auto-immunes, comme la sclérose en plaques. Plusieurs études ont été publiées sur le rôle du déficit de vitamine D et risque de forme grave de COVID. Cela a d'ailleurs conduit à une tribune médicale LIEN donnant la position et recommandations d’experts et de sociétés savantes nationales françaises* en faveur de  "supplémenter en vitamine D tout au long de l’année les personnes à risque d’hypovitaminose D (c’est-à-dire les personnes de 80 ans et plus, ou malades, ou fragiles, ou dépendantes, ou obèses, ou vivant en EHPAD), et la population générale pendant la période hivernale".

9. Une étude récente de 2023 montre que la vitamine D joue un rôle dans la prévention du diabète chez des prédiabétiques (étude Pittas et al. 2023) 

*Association française de lutte antirhumatismale, Société française d’endocrinologie, de la Société française de gériatrie et gérontologie, de la Société française de pédiatrie, de la Société française d’endocrinologie et diabétologie pédiatrique et de la Société francophone de néphrologie dialyse et transplantation

La vitamine D et le calcium en pédiatrie

Le déficit en vitamine D est courant en pédiatrie: moins de jeux en extérieur pour plus d'écrans, protection solaire totale (bon geste par ailleurs), pauvreté des alimentations en vitamine D et surpoids (la graisse étant un piège à vitamine D) en sont les causes.

La proportion d’enfants et d’adolescents dont le dosage de la vitamine D  est inférieur à 50 mmol/L est considérable: 58 % des 4-11 ans en Belgique, 46 % des 2-21 ans en Italie. Lien

Grâce à une supplémentation en vitamine D,  via l’alimentation notamment, le Canada et l’Afrique du Sud présentent des chiffres où respectivement seuls 6 % des 1-5 ans et 7 % des enfants de 10 ans sont carencés.

En France, de nouvelles recommandations en pédiatrie ont été présentées au dernier Congrès de la Société Française de Pédiatrie en Juin 2023. 

Entre 0 et 2 ans, dose entre 400 et 800 UI pour tous les enfants, peu importe leur phototype 

Entre 2 et 18 ans, entre 400 et 800 UI/jour de vitamine D recommandés en l'absence de facteurs de risque ​ En cas de doute d'une bonne prise quotidienne, le médecin pourra prescrire une dose de 50 000UI de la vitamine D par trimestre 

Si l’enfant présente malabsorption, maldigestion, insuffisance rénale chronique ou hépatique, syndrome néphrotique, cholestase, mucoviscidose, fragilité osseuse secondaire, pathologie inflammatoires chroniques, anorexie mentale, pathologies cutanées, traitements antiépileptiques ou corticoïdes au long cours, dose entre 800 et 1600 UI/jour de vitamine D recommandés. 

La graisse étant un piège à vitamine D,  le surpoids et l’obésité requièrent de doubler les doses de vitamine D.

Les apports en calcium sont capitaux. Entre 1 et 18 ans, les enfants devraient idéalement consommer 3 à 4 portions au minimum de produits laitiers quotidiens. La consigne de consommer du poisson deux fois par semaine est peu respectée ( 500 mg par semaine chez le jeune enfant et de manière générale en 1ère intention chez tous, et plutôt une dose de 1000 mg apr semaine chez les adolescents. il existe la possibilité d’améliorer l’observance au moyen des médicaments « 2 en 1 » contenant de la vitamine D et du calcium. 

Vitamine D et COVID Long 

Comme dit plus haut,  le lien entre carence en vitamine D et COVID aigu sévère est avéré. 

En ce qui concerne le COVID Long? 

Une étude contrôlée dans une population homogène italienne sur 6 mois, présentée au Congrès européen d'endocrinologie en 2023, montre que les patients atteints de Covid long (effets Covid durant plus de 12 semaines)  présentent des taux de 25(OH) D inférieurs à ceux des autres patients, selon une étude rétrospective.

Aussi, la différence en termes de taux de vitamine D chez les patients atteints d’un Covid long étaient plus marqués chez ceux qui souffraient d’un brouillard cérébral.

Des essais contrôlés randomisés , plus puissantes sur le plan scientifique, seraient intéressantes. On ne sait pas encore si les suppléments de vitamine D pourraient améliorer les symptômes ou réduire complètement ce risque.

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